Les traités pratiques Bailly

revisités au format numérique

Cass. crim., 16 mars 1994, no 94-81062

Publié le

La loi du 11 juillet 1985 tendant à la constitution d’archives audiovisuelles de la justice constituait l’exception à la règle de l’article 308 du Code de procédure pénale, interdisant dès l’ouverture de l’audience, l’emploi de tout appareil d’enregistrement sonore ou audiovisuel. Ces dispositions de 1985, quelque peu modifiées, se trouvent désormais aux articles L. 221-1 et suivants du Code du patrimoine et permettent encore au premier président de la cour d’appel d’ordonner l’enregistrement audiovisuel des audiences devant les juridictions répressives.

En l’espèce, l’arrêt de la Cour de cassation, qui rejette le recours en annulation contre l’une de ces ordonnances du premier président de la cour d’appel, dit simplement que l’atteinte aux droits de la personne, accusée devant la cour d’assises, est justifiée par les dispositions de cette loi.

En effet, il est difficile de ne pas reconnaitre ici l’affaire Paul Touvier, condamné le 19 avril 1994 à la réclusion criminelle à perpétuité. On comprend alors la motivation de l’ordonnance au regard de l’intérêt de la constitution d’archives historiques, et, partant, la motivation laconique de la cour de cassation estimant que l’atteinte est justifiée par la loi et que Paul Touvier ne saurait s’en fait grief en se fondant sur son droit à l’image.

Entendons, de nos jours, que l’atteinte à la présomption d’innocence, que la Cour n’a pas relevée contrairement au recours, et au droit à l’image serait justifiée par les articles du Code du patrimoine.

REPUBLIQUE FRANCAISEAU NOM DU PEUPLE FRANCAIS REJET du recours en annulation formé par : X... Paul, contre l’ordonnance du premier président de la cour d’appel de Versailles, du 7 février 1994, autorisant l’enregistrement audiovisuel des audiences de son procès pour complicité de crime contre l’humanité qui s’ouvrira le 17 mars 1994 devant la cour d’assises des Yvelines. LA COUR, Vu la loi du 11 juillet 1985 tendant à la constitution d’archives audiovisuelles de la justice et son décret d’application du 15 janvier 1986 ; Vu les mémoires produits en demande et en défense ; Attendu que Paul X…
Déjà abonné ?
Pour acceder à ces contenus, merci de vous connecter.