Les traités pratiques Bailly

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Cass. crim., 26 juin 2013, no 12-88265

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L’article D. 48-5 du Code de procédure pénale dispose que la prescription de la peine est interrompue par tous acte ou décision du parquet tendant à son exécution, le principe valant également pour ceux du juge d’application des peines et du Trésor public lors qu’il s’agit d’une peine d’amende.

Ici, l’avocat d’un condamné par contumace à une peine criminelle demande au procureur général de constater la prescription celle-ci. Ce dernier saisit la chambre de l’instruction afin qu’il soit dit que la prescription avait été interrompue par l’émission d’un mandat d’arrêt européen, conformément à l’article précité. La chambre de l’instruction dit la peine prescrite au motif que la détermination de la prescription est liée à la détermination de la peine applicable, relevant ainsi de la loi. Il est donc fait application de l’article 111-5 du Code pénal, qui permet au juge d’écarter des dispositions règlementaires illégales si l’issue du procès en dépend.

La Cour de cassation approuve et ajoute que les actes préparatoires à l’exécution de la peine n’interrompent pas la prescription, le mandat d’arrêt européen entrant dans cette catégorie en l’absence de loi contraire. En réaction à cette faille connue, une loi du 27 mars 2012 a inséré à l’article 707-1 du Code de procédure pénale, un alinéa reprenant les termes de l’article D. 48-5 du même code, la Cour de cassation précise ici que ces dispositions nouvelles sont inapplicables aux peines prescrites avant l’entrée en vigueur, le 29 mars 2012.

REPUBLIQUE FRANCAISEAU NOM DU PEUPLE FRANCAIS LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE CRIMINELLE, a rendu l’arrêt suivant : Statuant sur le pourvoi formé par : Le procureur général près la cour d’appel de Lyon, contre l’arrêt de la chambre de l’instruction de ladite cour, en date du 30 novembre 2012, qui a constaté la prescription de la peine de réclusion criminelle à perpétuité prononcée contre M. André X..., le 17 janvier 1992, par la cour d’assises du Rhône ;La COUR, statuant après débats en l’audience publique du 29 mai 2013 où étaient présents : M. Louvel président, M. Straehli conseiller…
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