Les traités pratiques Bailly

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Cass. crim., 13 juin 2007, no 06-89266

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Le pourvoi fait grief au président de la cour d’assises d’avoir donné lecture des questions « telles que résultant des débats » qui seraient posées à la cour et au jury, après les réquisitions et plaidoiries. Cette mention au procès-verbal des débats indique que des questions ne sont pas issues de la décision de renvoi. De fait, le demandeur au pourvoi a été condamné pour viol aggravé à cause d’une question portant sur une circonstance aggravante, cette dernière n’ayant pas été retenue par la décision de renvoi.

La Cour de cassation casse au visa de l’article 6 § 3, a) et b), de la Convention européenne des droits de l’homme qui stipule les droits d’être informé du détail de l’accusation et de disposer du temps et des facilités nécessaires à la préparation de sa défense. Elle prend ensuite en compte le fait que la question spéciale, non prévisible au regard de la décision de renvoi, a conduit au quantum prononcé de la réclusion criminelle et estime que la cour d’assises a violé l’article 6 § 3 précité. La solution était attendue, malgré l’absence d’observation des parties au moment de la lecture, car si la chambre criminelle admet une lecture des questions antérieure ou postérieure aux plaidoiries lorsque celles-ci découlent de la décision de renvoi, il en va tout autrement lorsqu’une question nouvelle est posée. D’ailleurs, les 9 février 2009 et 10 mai 2012, le principe est réaffirmé, alors même, dans ce dernier arrêt, que les questions ont eu une réponse négative ou son devenue sans objet.

REPUBLIQUE FRANCAISEAU NOM DU PEUPLE FRANCAIS LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE CRIMINELLE, en son audience publique tenue au Palais de Justice à PARIS, le treize juin deux mille sept, a rendu l’arrêt suivant :Sur le rapport de M. le conseiller CORNELOUP, les observations de la société civile professionnelle WAQUET, FARGE et HAZAN, avocat en la Cour, et les conclusions de M. l’avocat général MOUTON ;CASSATION et désignation de juridiction sur le pourvoi formé par X ... Mickaël, contre l’arrêt de la cour d’assises du Tarn, en date du 16 novembre 2006, qui, pour viols aggravés, l’a condamné à dix…
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