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Vers une meilleure accessibilité des arrêts de la Cour de cassation

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Quel juriste n’a pas été frustré à la lecture d’un arrêt de la Cour de cassation portant sur un point de droit complexe et pourtant pour lui essentiel ? Un excès de concision, voire une formule lapidaire, qui semble évacuer la complexité de la question de droit soulevée par les avocats, et puis, en conclusion, une affirmation plus qu’une justification…

Alors que dire de la lecture du texte par les citoyens « ordinaires » auxquels ces arrêts s’appliquent ?

Ces paramètres ne sont-ils pas trop souvent les marques de fabrique de cette institution, comme le souligne, d’ailleurs, un rapport rédigé en interne : « Les arrêts de la Cour de cassation se caractérisent par leur brièveté, qui ne laisse pas de place pour des explications détaillées. La Cour de cassation ne démontre pas, elle affirme. »

Le débat ne date certes pas d’hier et cette question de l’intelligibilité des décisions de la Cour suprême, et plus précisément, de la rédaction de ses motivations, revient régulièrement sur le devant de la scène. Il est vrai que cette problématique est bien plus large puisqu’elle rejoint celle de l’accessibilité, pour les justiciables, des règles de droit (vocabulaire juridique inclus) et des décisions de justice.

En ce qui concerne la Cour de cassation, le chantier sur la question a débuté dès 2014. En 2017, une commission, intitulée « Commission de réflexion sur la réforme de la Cour de cassation », a été chargée de proposer des choix précis et argumentés, concernant les évolutions possibles et souhaitables en matière de motivation des décisions. Un rapport, dont de larges extraits sont donnés ici, a été mis à la disposition du public en avril 2017. II résulte de ces différents travaux le constat suivant : à compter d’octobre 2019, le style direct sera imposé et la structure des arrêts modifiée ;…
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